Comme chaque été, la petite Salomé retrouve le village familial, niché au creux des montagnes portugaises, le temps des vacances. Tandis que celles-ci commencent dans l’insouciance, sa grand-mère adorée meurt subitement. Alors que les adultes se déchirent au sujet des obsèques, Salomé est hantée par l’esprit de celle que l'on considérait comme une sorcière.
Chronique estivale saupoudrée de merveilleux, Alma viva est aussi une tragédie contemporaine. C’est encore une comédie familiale teintée de réalisme magique. Cristèle Alves Meira signe un premier long-métrage inclassable, étonnant de maîtrise, qui nous attrape comme un doux sortilège. (Le Bleu du Miroir)
Ce que l’on ressent parfois de l’« âme d’un lieu » – que la cinéaste s’évertue à rendre légèrement étrange, un brin décalée – nous est offert ici par la grâce d’une lumière, la vitalité du récit et la magie d’une image pittoresque.
Alma Viva est un film profond, cocasse et direct qui appelle un chat un chat, montre les cadavres dans les cercueils, les viscères des poissons (pêchés par explosif), les corps nus des vieilles dames durant la toilette, tels qu’ils sont, épais, lourds et abîmés. Un film aux contours énigmatiques qui parvient à réunir en un seul geste le trivial et le spirituel, la rudesse du quotidien et l’éclat joyeux d’une chanson. Dans ce tableau où règnent le désordre et un équilibre précaire, la violence des sentiments et des coups de sang ne porte guère à conséquence, l’humour venant chaque fois dévier le drame, parfois le transformer en gag. Comme on le sait, c’est aux enterrements que surgissent les plus gros fous rires. Cristèle Alves Meira demeure sensible à ces contradictions qui donnent du relief à la matière. Une matière qu’elle se plaît, dans Alma Viva, à restituer àl'état brut. (Le Monde)