Après avoir glissé dans le fleuve qui borde son village, Ethéro rompt 48 ans de virginité avec le fournisseur de sa petite épicerie. Adapté d’un roman féministe (Merle, merle, mûre, de Tamta Melashvili dans sa traduction française), présenté à la Quinzaine des cinéastes à Cannes, le troisième long-métrage de la Géorgienne Elene Naveriani se regarde comme un portrait de femme transgressif en tout point. Mettant en scène une héroïne de près de 50 ans, au physique banal, le film est moins une comédie romantique qu’une histoire d’affirmation de soi. À travers la découverte tardive de la sensualité avec un homme, Ethéro se libère de la féminité aliénée des femmes de son village et affirme un rapport authentique à son corps et à ses idées, au fil de punchlines pleines d’humour (“Si le mariage et les bites rendaient heureuse, beaucoup de femmes le seraient”, dit-elle lorsque son amour risque de lui faire perdre son indépendance). La beauté de la cinématographie est aussi d’épouser la nature, dans une forme de communion chamboulée avec la vie.
Séance à 16h40, le film dure 1h50.