"The life of Chuck" est découpé en trois chapitres, présentés dans une chronologie inversée (du plus récent au plus ancien).
Chapitre 3 : dans un monde privé d’Internet, où l’angoisse monte face aux catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes, un gigantesque panneau publicitaire lumineux affiche un visage souriant, avec cette exclamation : "Merci Chuck !"…
Chapitre 2 : le spectateur découvre cet homme, cadre dynamique tiré à quatre épingles, qui s’arrête sur une place publique, l’oreille attirée par des musiciens de rue, et qui convainc une passante qu’il ne connaît pas de danser – sublimement – avec lui…
Chapitre 3 : Chuck, jeune orphelin, est élevé par ses grands-parents. Sa grand-mère lui donne le goût de la danse, son grand-père, comptable, aimerait le voir embrasser une profession sérieuse…
Intrigant, poétique, existentiel, émouvant : "The life of Chuck" est tout cela à la fois. Le réalisateur Mike Flanagan, grand amateur de King (il avait déjà adapté "Dr Sleep", la suite de "The Shining" avec Ewan Mc Gregor) et jusqu’ici spécialisé dans l’épouvante (cf. sa série "The haunting of Hill House"), change de registre et s’aventure vers un récit certes teinté de fantastique, mais surtout traversé par des questionnements ontologiques : comment, dans une vie, choisir entre ce que l’on rêve de faire et ce que l’on doit faire ? Comment, adulte, ne pas étouffer l’enfant qui a grandi en nous ? Par sa tonalité à la fois douce et grave, guettée par la mélancolie, le film tranche nettement avec la production actuelle des studios hollywoodiens. Dans un casting qui recèle quelques surprises (Mark "Star Wars" Hamill en pépé alcoolique), Tom Hiddleston (Loki dans "Thor") trouve un rôle à la mesure de sa sensibilité. Une belle surprise.