Conférence: Nietzsche : problématisations du bonheur

 

Contenue de la conférence:
Le bonheur constitue-t-il un digne objet de pensée ? Selon Nietzsche, l’objectif de la vie ne serait pas d’accéder au bonheur, mais d’accroître sa puissance en surmontant des résistances (L’Antéchrist, § 2). Le bonheur désigne-t-il alors une idée faible, dans la mesure où l’hédonisme et même l’eudémonisme en général procèdent d’une quête du plaisir ou du bien-être, alors que la souffrance est au cœur de toute vie (Par-delà bien et mal, § 225) ? Caractéristique éminente de la réalité, le tragique ne rend-il pas dérisoire l’attrait pour le bonheur ? Toutefois, Nietzsche condamne moins le bonheur qu’il ne le problématise. Les conflits entre volontés de puissance n’engendrent pas nécessairement le chaos, dans la mesure où les tensions entre pulsions se spiritualisent. L’allégresse (Heiterkeit) ou la « grande santé » dessinent ainsi des figures de la reconquête d’un équilibre apaisé, au sein duquel la finitude de la force acquiesce joyeusement à elle-même. Un bonheur nietzschéen ?


Blaise Benoit est agrégé et docteur en philosophie, avec une thèse intitulée « Nietzsche et le problème de la justice », dirigée par le Pr. Éric Blondel (Rapporteur : Pr. Patrick Wotling). Il est chercheur associé au Centre Atlantique de philosophie (Université de Nantes, EA 7463) et membre du Groupe International de Recherches sur Nietzsche (G.I.R.N.) dirigé par le Pr. Wotling.