
Bienvenue à tous pour cette magnifique boucle dans l’un des coins les plus sauvages et secrets de Wallonie : entre Engreux et le confluent des deux Ourthes, là où la nature prend le dessus et nous ramène à l’essentiel.

Nous commençons à Engreux, un petit hameau paisible posé comme un bijou dans un écrin de verdure. Ici, on dit souvent que “le silence a une adresse”… Et c’est vrai : on est loin de tout, mais au cœur de tant. Le village est encerclé par une des plus grandes forêts d’Ardenne. En fait, Engreux est parfois surnommé "le village entre les deux Ourthes", puisque c’est ici que l’Ourthe orientale et l’Ourthe occidentale se rejoignent, pour ne plus former qu’un seul cours d’eau jusqu’à Liège.

Nous plongeons ensuite dans la Fagnoule, dont le nom évoque déjà une ambiance humide et mystérieuse. Une fagne, c’est une zone tourbeuse, un peu marécageuse, souvent riche en biodiversité. Gardez l'œil ouvert : la fougère aigle, les mousses épaisses et peut-être même la trace d’un chevreuil ou d’un sanglier vous salueront au passage.

En suivant l’Ourthe orientale, on entre dans un monde de méandres et de bois profonds. Le murmure de la rivière nous accompagne. Il paraît qu’un esprit de l’eau, un vieux lutin barbu nommé Hérioval, hante les abords... mais il ne se montre qu’à ceux qui marchent lentement et respectent la forêt.

Bouchaie, La Nasse, Le Généri : des noms de lieux pleins de charme, de mystère, qui semblent presque sortis d’un conte ancien. La Nasse, par exemple, rappelle ces anciens pièges à poissons qu’on tressait en osier pour attraper les truites de l’Ourthe, il y a des siècles.

En arrivant à Bodaimont, on grimpe légèrement. De là, par temps clair, on peut sentir le souffle des anciennes montagnes ardennaises. Les légendes racontent que des nutons, ces petits êtres malicieux, venaient y danser au clair de lune… Si vous entendez des clochettes, ce n’est peut-être pas votre imagination.

Puis c’est Blanche Pierre, un toponyme fascinant. Certains disent que cette pierre blanche aurait servi de pierre druidique à l’époque celtique, d’autres qu’elle est hantée par l’âme d’une lavandière disparue un soir de brume… Une chose est sûre : elle marque une frontière ancienne entre les terres.

À la Venne, Bressol, Laid Thier… Ici, on change un peu d’ambiance. On est dans le cœur de la forêt domaniale, un univers de chênes et de hêtres, mais aussi de sapins hauts et sombres. Les lieux sont calmes, puissants, comme figés dans le temps.

Et soudain, la rencontre ! Aux Deux Ourthes, là où l’orientale et l’occidentale s’unissent en une étreinte silencieuse. C’est un moment magique, presque solennel. Le lieu est protégé, classé, car c’est un des plus beaux exemples de vallée encaissée de Belgique. On y voit parfois l’aigle botté, et les castors y ont fait leur retour depuis quelques années !

Ensuite, direction Le Voyai — petit vallon caché — puis nous atteignons le lac de Nisramont, un vaste plan d’eau artificiel enchâssé dans les collines. Il a été créé dans les années 50 avec le barrage de Nisramont, pour réguler le débit de l’Ourthe et produire un peu d’électricité. Mais le lieu est aujourd’hui un paradis pour les kayakistes, les randonneurs… et les amateurs de solitude.

Autour du lac, les paysages changent encore : buissons d’églantiers, tapis de digitales, et dans les zones humides, la jolie linaigrette. Si vous avez de la chance, vous entendrez peut-être le cri du pic noir, ou le glouglou d’un cincle plongeur.

Enfin, nous traversons Warempage, un petit hameau aux maisons de pierre, où le temps semble suspendu. C’est là que l’on sent la fin approcher, mais aussi la plénitude d’avoir fait le tour d’un monde en quelques heures.

Ici, la nature n’est pas juste un décor, c’est une présence. Chaque pierre, chaque ruisseau, chaque nom de lieu raconte une histoire. Des histoires oubliées, mais que la randonnée nous aide à réveiller doucement.

Alors voilà, chers amis, si vous croisez un souffle étrange dans les arbres, un reflet dans l’eau ou un parfum de légende… souriez. Ce sont les Ourthes qui vous saluent.
INFORMATIONS DIVERSES


Apporter Pic Nic

DISTANCE : 19,9 km (rythme cool !)



PAF essence : 15,-euros A/R (possibilité de covoiturage
depuis métro Veeweyde Anderlecht à 7h45

BON A SAVOIR
Chacun(e) marche sous sa propre responsabilité !

Sortie sans chien
« Telle un défi à la vitesse et au bruit, la marche incite à la modestie, pousse à la curiosité, suscite la méditation. Elle invite au repli, à l’intimité, à se taire pour mieux écouter.